La vie est un long voyage tranquille

Publié le par pebotiche

Le Chili est d’une richesse extraordinaire et incroyable. Aussi, nous finissons notre périple sur une note plus que joyeuse mais nous risquons aussi de partir avec quelque chagrin. Pas seulement parce que le voyage se termine et que le retour dans le froid sera difficile. Pas non plus parce qu’il reste tant à découvrir. Nous avons bien assez pour le moment profité de tant de paysages merveilleux. Non c’est bien plus, c’est de l’ordre de l’humain que les rencontres ont été les plus belles et magiques…

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En effet, nos dernières nouvelles informaient que nous devions quitter les pluies diluviennes de la Patagonie pour chercher le soleil plus au nord. Et bien, la chaleur et l’astre sont venus à nous sous d’autres formes. Finalement le lundi soir, alors que nous dînions avec les deux pêcheurs (Pedro et Michaël), une première famille de Santiago est arrivée avec ses deux garçons, Martin et Diego, d’âge avec Mathis et Sacha. L’enfance liant immédiatement amitié, nous décidions de rester un jour de plus. Mardi, les pêcheurs partaient alors que le soleil faisait une timide apparition pour ensuite ne plus nous quitter (ou presque), ainsi qu’une nouvelle famille de la capitale plantait sa tante. Deux autres enfants, Felipe et Elisa, augmentaient ainsi la troupe joyeuse et les galipettes dans le camping s’en trouvaient plus joyeuses. De fil en aiguille, nos conversations d’adultes avec Ricardo, Carolina, Pablo et Claudia se sont enrichies de nos expériences et échanges réciproques et le refuge est devenu une vraie auberge espagnole. De soir en soir nous avons ainsi reporté notre départ jusqu’au lundi suivant, liant avec les locataires du camping une vraie amitié. Alan, le gérant du camping, ainsi que d’autres campeurs de passage se sont aussi greffés à nos soirées où nous partagions les repas, le bon temps et la joie de vivre tout simplement. Bien sûr, chacun a parlé de ses occupations professionnelles et ainsi nous avons côtoyé l’entraîneur/sélectionneur de l’équipe nationale junior de rugby, le directeur de recherche d’un département d’études économiques de l’ONU, une bibliophile de la Bibliothèque Nationale du Chili, une professeur d’anglais du meilleur collègue chilien, ainsi qu’un sculpteur néo-impressionniste très connu dans le monde artistique, incroyable et improbable !!! Mais ce qui nous rassemblait, c’était le goût de la nature, cette pause extraordinaire et impromptue dans nos existences, la simplicité du temps qui passe. C’était pour nous les vacances pendant le voyage. Nous n’avons quasiment rien fait pendant sept jours mis à part manger, trinquer, jouer et pêcher. Car le sud chilien est le royaume de la pêche en eau douce. Ainsi, Mathis s’est découvert une nouvelle passion avec Pablo. Plus d’une fois il l’a accompagné, il s’est bricolé un fil à pêche avec une boite de conserve (lui aussi se met à la récup) et un hameçon acheté au commerce du coin. Finalement, Jean-Philippe, Mathis et Pablo se sont retrouvés sur un bateau. Mais ni Pince-mi, ni Pince-moi ne sont tombés à l’eau, tandis que Petit-Pince a appâté un saumon de 20kg. Juste au moment de la pêche, la pluie est revenue sous forme d’orage. Sous la grêle, les deux papas ont mouliné, lutté avec le poisson qui tentait de les emmener vers la mer. Hélas, il a fini dans leurs filets puis est parti se faire enfumer dans une pêcherie artisanale. Un peu plus tard, nous sommes partis tous ensemble découvrir un fond de vallée sauvage et accessible seulement par un ferry. Puis nous avons trinqué et dîné pour une derrière soirée. Avant que chacune des familles quitte le camping et poursuive sa route dans des directions opposées. Bref, ces instants magiques se vivent plus qu’ils ne se racontent car ils sont uniques et nous les conserverons à jamais comme tous autant inoubliables que les plus fabuleuses découvertes de ce voyage en Amérique.

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Ce fut difficile de se séparer lundi matin, il y a maintenant une semaine mais c’est la vie. Aussi nous avons continué notre chemin au gré du vent qui nous a porté d’abord jusqu’au Parc national Vincente Rosalès puis plus au nord dans la région natale de Pablo Neruda, qui en parle avec beaucoup de beauté et de nostalgie dans sa biographie. Dans le petit village de Melipeuco, au pied du volcan Llaima, nous avons goûté là encore la simplicité de la nature chilienne et de la région mapuche de Temuco. Nous avons campé dans une Ruka (maison mapuche) où nous avons discuté avec Carlos et sa femme Marta qui ont vécu en France plus de 25 ans pour avoir fui la dictature de Pinochet. Au-delà de la recherche de clés toutes prêtes pour comprendre le conflit qui implique la communauté mapuche et l’état chilien depuis le 19ème siècle, nous avons plus goûté et découvert un aperçu des traditions et nécessités vitales qui unissent ce peuple à la nature. C’est ainsi que Carlos nous a fait sentir un tremblement de terre imperceptible au corps humain mais visible dans les éléments aériens : les étagères et carillons en bambou bougeaient nettement et un bruit sourd se faisait entendre au loin dans la nuit. Un peu plus loin, quelques jours plus tard, nous sommes allés jusqu’à l’océan histoire de mettre les pieds dans l’eau et de voir toute l’étendue du Pacifique. Mais dès que nous atteignons les régions plus chaudes, la côte se couvre d’un brouillard quasi permanant qui fait que nous nous croyions plus en Bretagne. Nous avons finalement plutôt traîné pour meubler le temps qui passe en attendant de rejoindre Santiago et Pablo et sa famille qui nous avaient invités avant le départ. Ils nous hébergent pour les dernières 48h. Nous découvrons un peu Santiago ensemble, nous réjouissons d’être de nouveau ensemble. Là se scelle notre amitié franco-chilienne et déjà nous ressentons le vague à l’âme du départ. Allez, ce ne sera qu’un au revoir, nous resterons en contact et attendons leur venue. Maintenant que nous connaissons la famille et des amis en Argentine et au Chili, alors nous aussi nous commençons à imaginer un prochain voyage ici, un jour, bientôt…

 

Esperando pasar de 30° à -15°,

hasta luego los amigos en Francia,

nos gusto mucho contar y disfrutar nuestro viaje con todos, juntos como a la casa.

Mil, mil besos a todos…

 

Los Ribell’4X4X4

Publié dans Chili

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